Les Pays-Bas dépassent systématiquement leurs voisins européens dans les évaluations internationales de compétences en anglais, malgré l’absence de langue officielle imposant l’anglais dans le système scolaire. Singapour, où l’anglais occupe le statut de langue administrative, ne se hisse pourtant pas en tête des classements. Des États affichant un nombre élevé de locuteurs natifs obtiennent parfois des scores inférieurs à ceux de pays ayant une forte tradition de multilinguisme.
Les écarts de performance révèlent des influences majeures : politiques éducatives, exposition aux médias étrangers, pratiques culturelles ou encore mobilité internationale. Les données mondiales recueillies en 2023 dessinent une hiérarchie inattendue, loin des idées reçues.
Pourquoi certains pays excellent-ils en anglais ? Décryptage des facteurs clés
Année après année, les Pays-Bas confirment leur statut de champions européens en anglais dans le classement EF-EPI, loin devant nombre de voisins. Ici, pas de recettes miracles imposées par la loi, mais une culture de l’apprentissage précoce, un système scolaire qui pousse à la pratique concrète, et une aisance à jongler entre plusieurs langues. La Norvège, la Suède et la Croatie s’accrochent aux premières places, tandis que Singapour illustre que multiculturalisme et haut niveau de compétence en anglais peuvent parfaitement coexister.
Ce fossé entre les nations ne doit rien au hasard. Les politiques éducatives jouent un rôle central : investissement dès le plus jeune âge, entraînement à l’oral, et intégration de l’anglais dans des matières variées. Autre levier décisif, l’accès aux médias anglophones : regarder séries et films en version originale, surfer sur des plateformes internationales, tout cela multiplie les occasions d’entendre et de pratiquer la langue au quotidien.
Selon la localisation, ces avantages ne sont pas répartis de façon égale :
- Zones urbaines : accès facilité à une offre éducative diversifiée et à des ressources numériques.
- Zones rurales : moins bien dotées, elles affichent des scores nettement inférieurs.
Au sein de l’Union européenne, la dynamique collective favorise la mobilité et tire vers le haut vingt pays du top 30. Selon le rapport EF EPI, le niveau d’anglais des jeunes diplômés se stabilise après des années de baisse, et les femmes, dans la majorité des régions, affichent de meilleurs résultats que les hommes, un écart qui persiste année après année.
L’essor de l’IA bouleverse aussi la donne : correcteurs automatiques, plateformes adaptatives, outils conversationnels, tout un arsenal qui modifie la façon dont on apprend la langue. Mais le rapport souligne l’enjeu du maintien d’un accompagnement humain solide. Former les enseignants, réduire les écarts entre territoires, utiliser la technologie à bon escient : autant de chantiers qui conditionnent les progrès à venir pour la maîtrise de l’anglais à l’échelle internationale.
Classement mondial : où se situent les pays en 2024 selon leur niveau d’anglais
Le classement EF-EPI 2024, piloté par Education First, s’appuie sur les résultats de 2,1 millions de personnes dans 116 pays. Pour figurer dans ce panorama, il faut compter au moins 400 volontaires ayant passé le standard English test. La méthodologie repose sur une moyenne mobile sur trois ans, ce qui permet de cerner les évolutions réelles et de limiter les effets d’une seule promotion.
Cette année, les Pays-Bas gardent la tête avec une avance confortable, suivis par la Norvège. Singapour se hisse sur la troisième marche, devant la Suède et la Croatie. L’Europe s’impose nettement, avec 20 des 30 pays les mieux classés qui font partie de l’Union européenne.
| Pays | Rang EF-EPI 2024 |
|---|---|
| Pays-Bas | 1 |
| Norvège | 2 |
| Singapour | 3 |
| Suède | 4 |
| Croatie | 5 |
Côté hexagonal, la France figure à la 49ème position, derrière l’Italie et l’Espagne, une place en retrait par rapport à l’an passé. Ce classement met en lumière la diversité des profils linguistiques : si les pays scandinaves, baltes et certaines puissances asiatiques affichent des scores élevés, d’autres régions restent en retrait, la carte mondiale demeurant marquée par de fortes inégalités. Le rapport invite à prendre en compte les spécificités éducatives, économiques et sociales de chaque région pour comprendre ces variations.
Des tendances qui évoluent : ce que révèlent les dernières statistiques sur la maîtrise de l’anglais
Le classement EF-EPI 2024 distingue cinq niveaux de compétences, du score très élevé (≥ 600) à très faible (< 450). Les écarts s'observent non seulement entre continents mais aussi à l'intérieur même des pays. Prenons la France : la compétence y reste moyenne, mais le score ne cesse de reculer depuis quatre ans. À l’échelle mondiale, une différence claire entre les sexes ressort : les femmes maîtrisent l’anglais avec une avance non négligeable (530 contre 519 pour les hommes).
Les dernières données traduisent une progression inattendue dans certaines zones géographiques, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, alors que la tendance mondiale reste plutôt stable ou en légère baisse ailleurs. À l’inverse, l’Europe de l’Est et l’Amérique latine stagnent, tandis que l’Asie du Sud-Est s’approche progressivement d’un niveau « élevé ». Voici comment se répartissent les niveaux sur le globe :
- compétence très élevée : Europe du Nord, Singapour
- compétence moyenne : France, Italie
- compétence faible ou très faible : plusieurs États d’Afrique subsaharienne, certains pays d’Asie centrale
Le contexte local façonne ces résultats : la jeunesse urbaine et les diplômés contribuent à hausser la moyenne, tandis que les zones rurales restent désavantagées. Si l’IA renouvelle les outils pédagogiques, elle ne peut remplacer le rôle du professeur, ni pallier le manque d’infrastructures. Le rapport EF EPI recommande d’investir dans la formation des enseignants des territoires isolés et de renforcer les réseaux numériques pour combler le fossé entre villes et campagnes.
L’anglais, un atout incontournable dans un monde globalisé
Parler anglais, aujourd’hui, c’est décrocher un passeport pour les échanges, l’innovation et la recherche. L’EF English Proficiency Index, publié chaque année par EF Education First, mesure la maîtrise de la langue anglaise dans 116 pays grâce au test EF SET. Avec 2,1 millions de participants, ce classement reflète les écarts de niveau et les défis à relever pour progresser.
Dans les affaires, la connaissance de l’anglais conditionne l’accès aux marchés internationaux, la capacité à tisser des collaborations et à faire rayonner une entreprise au-delà de ses frontières. Universités, laboratoires, startups : partout, la coopération passe par une communication fluide en anglais. Les recommandations du rapport EF EPI sont sans ambiguïté : renforcer la formation des enseignants, notamment dans les zones rurales, et investir dans les infrastructures numériques pour offrir à chacun les mêmes chances d’apprendre.
La progression de l’anglais s’appuie sur la capacité des systèmes éducatifs à s’adapter. Les mieux classés, tels les Pays-Bas, la Norvège ou Singapour, misent sur l’immersion et l’innovation pédagogique. Le test EF SET, accessible à tous, facilite aussi l’évaluation à grande échelle et accompagne la transformation des méthodes d’apprentissage, à l’heure où l’IA s’invite dans la salle de classe.
À l’échelle de la planète, l’anglais trace de nouvelles frontières, parfois inattendues. Reste à savoir qui saura franchir la prochaine étape et s’emparer, demain, des premières places du classement mondial.


